NAUTILUS à ORIA

Fini le tourisme ! On bosse un peu maintenant. Direction la région de Brindisi qui comme le Salento ( c’est-à-dire  tout le talon de l'Italie) a été dédié à la monoculture des oliviers. Des milliers d'arbres ont été plantés et plusieurs ont des centaines d'années. Leur tronc torsadés, boursoufflés,  creusés font pensé à des vieilles âmes figées qui doivent supporter les ardeurs du soleil. Parmi ces vieilles branches, des arbres fruitiers , figuiers, figuiers de barbarie, poiriers, pommiers, pruniers, oranger, citronnier et vigne, produisent des fruits dorées par la soleil et sucrés à souhait ! La terre est sèche dans ce pays. La pluie se faire rare pour une période de 6 mois. La pluie n'est en fait pas la meilleure amie des oliviers, elle peut engendrer l'apparition trop prématurée de mouches qui font des ravages dus aux larves qui dévorent les olives avant maturité.

 

Me voilà rendu à Oria ! Mattia vient me chercher à la gare avec un grand sourire. Nous faisons connaissance autour d'une bière et direction la maison puis Monti, là où ce jeune papa développe son projet de permaculture. À la fois bricoleur, professeur et alchimiste à ses heures, ce bout d'homme est une encyclopédie de la permaculture et s'est lancé dans un beau projet depuis maintenant 1 an et demi. Mattia réalise en parallèle de son projet des cours, du consulting en permaculture ainsi que des chromatographies des sols. Les chromatographies permettent en particulier de connaître la qualité du sol en distinguant les minéraux, matière organiques et autres composant nécessaire à une bonne culture du sol.

 

Mattia et Francesca sont pour moi des exemples en matières de vie saine. Concernant la nourriture, ils produisent grâce à leur jardin des légumes. Le terrains qu'ils ont acheté leur permet de produire leur propre huile d'olive, de même que leur propre farine. Le reste, il l'achètent la plupart du temps à des Coop ou le marché, et principalement du biologique. Les légumes ne sont pas cher dans la région.

Ils produisent leur propre muesli, pâtes. Francesca est une excellente cuisinière.

Il font aussi attention à recycler au maximum. Tous les noyaux de fruits sont gardés pour réaliser des plantations d'arbres fruitiers par la suite. Les peaux d'oranges ainsi que les queues de cerises sont séchées et conservées pour les infusions.

Les citrons ( difficiles à mettre dans un composte) sont trempés dans un bac d'eau et par leur décomposition produisent des nitrates qui seront utilisés pour la production d'un composte végétale, en arrosant l'herbe séchée de la solution produite.

Le composte quotidien est lui donné aux poules.

 

Grâce à l'huile d'olive qui se trouve à profusion dans la région, Francesca fabrique des savons. Nous avons eu la chance de faire une journée d'atelier de production de savon et de lessive. La production de savon se fait par une réaction chimique entre une base ( la soude caustique) et des acides gras ( ici l'huile d'olive). Francesca nous a enseigné la manière de produire le savon et notamment grâce aux calculs des quantités d'ingrédients et de la quantité de soude par l'utilisation du coefficient de saponification. L'huile et les autres graisses ou ingrédients comme la cire d'abeille, sont  mélangés et chauffés. D'un autre côté, la soude est mélangé à une quantité d'eau calculée, le mélange engendre une réaction exothermique. La solution peut même chauffer jusqu'à 80C. Il faut ensuite amener les deux solutions à la même température soit aux environs de 45-50C. Le deux solutions sont mélangés et une précipitation s'effectue instantanément. Le mélange chauffe de nouveau et il faut le mixer jusqu'à un certain point. Pour la lessive, après cette étape, la solution est mise dans un bac et sera conservée quelques jours pour finaliser la réaction. Ensuite la matière sera coupée en morceau et séchée pendant plusieurs semaines.

Dans le cas d'un savon, nous ajoutons à la solution des huiles essentielles et d'autres ingrédients (poudre de café, aloe vera mixée) pour ajouter des propriétés au savon. La pâte sera ensuite séchée.

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Outre le fait de manger sainement. Francesca et Mattia souhaitent être autonome. Comme la plupart des maisons des Pouilles, l'eau chaude est produite grâce à des panneaux solaires. Mattia souhaite produit l'électricité par des panneaux photovoltaïque dont une part de l'électricité produite serait stocké dans des batteries. La rencontre de leur ami Jean Claude  a pu nous démontrer que cela est possible. Cet homme s'est équipé de panneaux solaire s photovoltaïques et d'une éolienne. De son expérience, et comme on le sait, le plus dure est le stockage de l'électricité. Outre les batteries, nous avons pu discuter de systèmes utilisant l'électricité directement produite en mettant un réservoir sous pression grâce à l'air comprimée. D'autre expérimentation sont faite pour les autres énergies comme la production de gaz par des éléments végétaux, ou encore la production de charbon par des ''fours'' artisanaux simples qui engendre la pyrolyse du bois par circulation guidée de l'air selon la forme de la cheminée.

  

Déroulement d'une journée : le réveil sonne à 4h45 ! Ouch ! Même le coq ne chante pas encore à cette heure-là ! Petit déjeuner rapide et on embarque dans la zapa direction Monti ! Selon le besoin, on prépare des poubelles de terreau pour le mettre au pied des arbres plantés récemment. Ou bien faire de la peinture à la chaux dans une des maisonnettes, ou encore déplacer des tas de branches. Le travail est plus ou moins physique selon les tâches. Nous travaillons souvent jusqu'à 10-11h du matin, ensuite le soleil devient trop fort pour continuer. Nous rentrons à la maison pour manger un morceaux et la plupart du temps on aide Francesca avec la préparation du repas ou les autres tâches ménagères. L'après-midi la chaleur  est lourde, le soleil tape sur la tête, c'est le moment de la sieste.  Tout le monde est au repos même les chiens qui se terrent dans un coin du jardin à la recherche de fraîcheur. Vers 17h, les activités reprennent. On donne un coup de main comme on peut et on mange tous ensemble à la lueur des bougies. Le sommeil ne tarde pas à arriver.

Peinture à la chaux

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ramassage des pois chiche blanc et noir (cece en italien)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Monti : le terrain de Monti est assez en relief. Deux zones sont destinés aux oliviers. Dans l'une d'elles, Mattia a mis du blé et du lupin à pousser, dans le futur il y aura aussi un potager et un petit lac. La récolte de lupin s'est fait juste avant mon arrivée et nous avons ramasser les plus beaux épis de blés lors d'une matinée. En avant de cette zone se trouve un terrain sur lequel Mattia et Leila ont mesuré les dénivelés pour orienter l'écoulement d'eau et la plantation des futures arbres. Un puit a été creusé, mais il est pour le moment assez sec. Lors des deux semaines passé avec la famille, un tractopelle est venu faire des routes et creuser des lacs sur le terrain. La chose la plus important pour le moment est la gestion future de l'eau qui se fait rare en été. Quatre nouvelles routes sont tracées et permettent de facilité la circulation sur le terrain.

 

Des installations ont déjà été réalisées l'an passé. Une cuisine, et une salle de bains avec toilettes sèches. Comme tout est recyclé, tout ce qui sort des toilettes sèches est récupéré et stocké pour faire du terreau. Un emplacement pour une yourte est aussi présent sur le terrain.